Francesco Schettino ou l’histoire d’un crétin ordinaire en galère sur le Costa Concordia

francesco Schettino

Avant...

francesco Schettino

... après

Ouh le vilain commandant de bord du Costa Concordia! On passe vite du statut de héros à celui de salaud il faut dire que Francesco Schettino semble accumuler les tares :

-autoritaire

-stupide

-incompétent

-menteur

-lâche

Rien que de très commun finalement lorsque l’on regarde autour de soi sauf qu’en général les conséquences sont moindres.

Tiens un exemple, cet étudiant en médecine en stage dans un véhicule d’urgence face à un cas « simple », le traitement d’une femme « hystérique ». En tant que futur médecin il fait sa petite crise d’autorité pour écarter ceux qui semblent « moins qualifiés » que lui mais qui subodorent pourtant l’origine de la dite crise (voire plus bas), faisant au passage preuve d’une grande stupidité dans une attitude hautaine et agressive envers « l’emmerdeuse » de service et d’une totale incompétence dans le diagnostic tout bête et vite relevé par le reste de l’équipe : la demoiselle vient juste d’être victime d’un viol collectif et se bloque dès qu’un homme  la bouscule un peu, allez comprendre ! La lâcheté vient rapidement en assumant pas son erreur et le mensonge enrobe le tout pour dissimuler le reste. Conséquence, une personne plus blessée que nécessaire, trois fois rien donc…

Moins glauque ? Des statistiques récentes font ressortir que les gens agressifs réussissent mieux que les autres même en étant moins compétents, question de perception par l’entourage professionnel. L’emmerdeur est surévalué par rapport à la personne compétente qui trime sans la ramener… Alors pourquoi faire mine d’être surpris ? Le commandant (s’il est vraiment coupable) est simplement très banal dans son profil et n’a réussi que par la médiocrité de nos jugements et des outils d’évaluation qui nous guident. « Agressif et autoritaire » = « sûr de lui et compétent », combien de personnes raisonnent plus ou moins consciemment ainsi ? Beaucoup si ce n’est la majorité. La revanche des modestes n’est pourtant pas pour demain… et l’on continuera encore longtemps à confondre l’autoritarisme avec la compétence et l’efficacité, qui n’excluent pas une certaine assurance tranquille.

Quant à Francesco Schettino il aura réussit à  la faveur d’un incroyable emballement médiatique à nous faire passer de la tragédie au vaudeville, servant de victime expiatoire à toutes nos lâchetés quotidiennes, si vite oubliées. Spéciale dédicace cependant au reponsable de la capitainerie pour avoir rappelé le commandant du Concordia à ses devoirs en pleine action. Et une pensée pour cet autre anti-héros méconnu, le médecin de bord, disparu de la scène avec une belle célérité alors que ses compétences étaient également requises ainsi qu’à tous ceux qui ont gardé deux gilets de sauvetages quand tant d’autres n’en avaient pas…

Pourquoi ne pas intervenir en Syrie ?

la fraternité de la violence

Bachar après Mouammar? Humm… pas si simple

C’est vrai ça ! On l’entend souvent en ce moment cette réflexion pleine de –bon ?- sens. Qu’attend-on pour intervenir en Syrie afin de sauver le peuple en lutte contre la tyrannie, comme en Libye. Juste après le stratège en herbe de café du commerce trouve de lui-même LA réponse : « ben ouais y’a pas de pétrole  ». Ouha, la puissance de l’analyse me laisse en général sans voix, surtout concernant l’ignorance de la majorité concernant la complexité des faits géostratégiques et géopolitiques. Des réponses on peut en trouver plusieurs dont aucune n’exclue les autres d’ailleurs.

–         La Libye du colonel Mouammar Kadhafi était faible, intérieurement et extérieurement malgré ses positions grandiloquentes de bouffon tragique et sa véritable capacité de nuisance (terrorisme et financement de rébellions notamment). La Syrie c’est autre chose ! Y compris -et surtout – au niveau de l’état de son armée.

–         Le conseil de sécurité de l’Onu n’est pas prêt de donner son aval pour plusieurs raisons, la plus importante : l’opposition de la Chine et de la Russie sera systématique du fait de l’importance géopolitique de la Syrie dans leur politique moyen-orientale. Accessoirement, mais ce n’est pas le plus important car personne n’était vraiment dupe, le coup de la protection des civils pour abattre un régime on leur a déjà fait… Ils ont fait semblants de s’y laisser prendre pour mieux bloquer les Occidentaux sur des cas de pays stratégiquement bien plus importants que la Libye. Un jeu de poker menteur en quelque sorte. Et puis si l’idée est de faire tomber un tyran je dirais en prime: pourquoi celui là ? Nous en avons une centaine d’autres en exercice dans le monde.

–         Au-delà du jeu onusien quel signal donneraient des frappes (surtout de l’Otan) sur la Syrie ? Auprès des masses arabes c’est simple : celui d’un complot occidental en alliance objective avec l’ennemi sioniste. L’importance de la Syrie dans toutes les luttes anti-israéliennes est telle qu’une attaque de cet état a des implications bien plus profondes que celle du bouffon de Syrte. Enfin cet état est allié et tampon avec l’Iran qui entrerait aussi dans le jeu, certes pas avec des arme nucléaires, -ce qui ne saurait cependant tarder – mais en complexifiant encore la situation.

–         Enfin dans le jeu cynique de la real politique, l’attaque de la Libye n’avait déjà pas beaucoup d’autre sens que redorer l’image d’une Europe (voire de Nicolas Sarkozy) un peu apathique, soutenant mollement les régimes en place et tout aussi mollement les mouvements populaires, sans prendre réellement partie. Là, l’image a changé et notre opposition ferme (mais sans effet) à Bachar El Assad le sanglant fait sérieux. Sinon, intervenir vraiment ? Outre que nous ne pouvons pas pour les raisons sus-évoquées, pourquoi prendre des risques inutiles politiquement parlant ? Pour instaurer un nouveau gouvernement contrôlé par des islamistes dits modérés alliés à des salafistes ou assimilés? Cela se fera bien tout seul sans nous. Et les forces progressistes, les laïcs, voire les chrétiens d’Orients, autant de groupes dont nous sommes théoriquement les alliés naturels, vont encore perdre. Face au chaos ils seront au minimum marginalisés, plus probablement persécutés, vues les tensions tant internes qu’externes que connaît la la Syrie depuis toujours, tensions qui favorisent les mouvements les plus violents et rétrogrades comme ceux à l’œuvre en Egypte.

Alors pourquoi pas la Syrie ? Comme souvent les ignorants ne peuvent pas penser correctement car ils commencent par poser les mauvaises questions et ne cherchent pas beaucoup de réponses au-delà des évidences et des apparences. Les vraies interrogations sont plutôt : pourquoi la Syrie ? Pourquoi faire ? et… comment ? Bonne chance pour y répondre !

Et le pétrole finalement? Oui, malgré tout, cela ne fait pas de mal comme effet co-latéral possible en Libye. Mais s’il y a un domaine dans lequel nous n’avions pas de problème avec  Kadhafi c’était bien celui-là. Ses ventes aux Occidentaux ont toujours été régulières… sauf avec la Suisse « punie » d’avoir osé arrêter (puis relâcher) un de ses turbulent fils, Hannibal, pour des broutilles (violence envers le petit personnel). Ah ! Les Suisses ! Quel manque d’humour ! Pas vrai Roman Polanski ?

Chronique radar ou désinformation routière…

la courbe des tués orientée à la baisse depuis 30 ans

Le nombre de tués est en baisse depuis 30 ans et la courbe s'infléchit encore bien avant l'installation des radars automatiques

Le décret interdisant l’usage de système d’alerte radar en voiture, publié le 5 janvier 2012 revient sur un fait totalement invérifiable et pire probablement faux : les radars fixes de Sarkozy ont sauvé des milliers de vies.

Les courbes statistiques sont souvent difficiles à analyser mais pas celle à laquelle se réfère le gouvernement. N’importe quel néophyte pourra lire la courbe du nombre de tués sur les routes et relever deux faits incontestables et pourtant passés sous silence par une presse complice « pour la bonne cause » (ou par incompétence mathématique) concernant ce mensonge d’Etat.

–         Premièrement, et c’est fondamental : la baisse des tués est continue depuis 30 ans (voire plus) et ce malgré l’explosion du trafic. Ce fait est remarquable concernant la pseudo attitude « irresponsable » indécrottable des automobilistes, si souvent dénoncée et pourtant statistiquement fausse, même si elle peut être individuellement exacte ! La courbe est donc (à quelques artefacts statistiques ponctuels près) orientée à la baisse, sans que l’on puisse en faire ressortir une cause unique. L’amélioration du réseau routier et de la sécurité active et passive des véhicules n’y sont pas pour rien.

–         Deuxièmement, il est classique chez les politiques de s’attribuer les succès des autres, l’inflexion des courbes des années 2000, vers une baisse accentuée, date dans son mouvement le plus net de 2003, un an avant l’installation massive des cabines instaurées (fin 2003 les toutes premières mais surtout fin 2004) par notre sauveur professionnel auto proclamé, monsieur Sarkozy Nicolas, alors ministre de l’intérieur. Ce dernier s’est attribué un mérite qui n’est pas le sien, la baisse étant antérieure à l’installation des boîtes à flash (qui a dit à cash ? Facile !).

On pourrait revenir sur certains biais statistiques. D’autres courbes montrent la prédominance des délits routiers liés à la vitesse : elles ne sont que la conséquence de la priorité mise par les forces de l’ordre sur ce point facile à contrôler et à sanctionner. Les chiffres ne sont donc pas faux en eux-mêmes, beaucoup de points sont retirés du fait de la vitesse excessive (80% des points perdus ). C’est l’analyse qui est fausse, les gens commettent d’autres délits mais peu contrôlés et moins sanctionnés d’où une sur-représentation des délits liés à la vitesse dans les chiffres.

On pourrait aussi faire remarquer que les installations massives initiales de radars ont été faites sur les zones où les vitesses sont les plus élevées, types voies rapides et autoroutes, alors que les accidents les plus meurtriers se tenaient sur les portions secondaires. On voit donc mal la relation de cause à effet entre l’installation de premiers radars sur une voie rapide et la baisse de tués sur les routes adjacentes, mais non « radarisées ». Aujourd’hui ce déséquilibre est supprimé, les radars sont enfin partout !

Les chiffres ont ceci de formidable qu’ils disent tout et rien sans la connaissance du protocole et de l’environnement de leur recueil. Par contre les analyses vont bon train. J’ai un beau chiffre à soumettre : 100% (ou presque) des accidents mortels de la route sont dus à la vitesse. Faux ? Non pourtant (enfin hors véhicules en feux, asphyxies et autres accidents exotiques). Lorsque l’on percute un véhicule c’est toujours à une vitesse trop importante même si elle est sous la limite légale… Ce n’est pas qu’une boutade, certains accidents dont la cause principale est autre sont classés dans la rubrique « vitesse excessive », c’est plus simple et cela permet de faire reposer la faute sur un beau bouc émissaire, ce dont je fus témoin. Dans d’autres cas, on le fait de bonne foi, un exemple : un individu s’endort au volant, souvent son pied écrase l’accélérateur avant qu’il ne parte dans le décors, cause? Vitesse?

Oyez braves gens, continuez de couper des priorités, regarder ailleurs, forcer le passage, mal entretenir votre véhicule, griller feux, stops et lignes blanches, changer de voie sans signalement ni vérification, freiner brutalement sous la pluie et le brouillard, coller le véhicule précédent, etc. tant que c’est sous la vitesse légale : seule la vitesse est dangereuse et le gouvernement agit contre. C’est beau, c’est grand!

Jeanne d’Arc mon héroïne confisquée, 6 siècles de spoliations morales

Jeanne un beau mythe

Les politiques n'ont jamais su nous parler de notre gentille Jeanne d'Arc

Jeanne, oh! ma Jeanne (de Domrémy), je t’aime d’un amour apparemment loin d’être exclusif. Pourquoi tant de haine autour d’une si sympathique pucelle ? Jeanne d’Arc est un symbole qui dit beaucoup. Concernant l’Anglois tout d’abord… contrairement à ce que déclare cette brave Eva Joly qui n’est pas à une provocation ou inexactitude près (sorte d’ombre médiocre de Nicolas Sarkozy), elle est surtout l’un des symboles de la haine ancestrale que nous vouent nos chers voisins d’outre Manche et non le contraire. Six siècles de haines , de coups bas, de petites et grandes perfidies dont  certaines perdurent aujourd’hui encore dans leur presse avec des attaques d’un racisme violemment anti-français qui vaudrait procès à n’importe quel journaliste hexagonal (do you read the Sun ? I do !). Mais non, c’est de l’humour bien sûr, ils nous adorent, même quand ils nous traitent de lâches, de cons, de sales bouffeurs de merde et autres joyeusetés. Essayez de traiter un Noir de bouffeur de banane descendu de son cocotier et vous verrez que beaucoup de gens n’y verront pas (et à juste titre) un simple trait d’humour…

Mais ne nous arrêtons pas là, passons à notre champion national, déclarant à tout va depuis des années la supériorité morale des religions, le petit Nicolas (Sarkozy 1er, sauveur de formation). Il oublie que derrière cette pucelle mystique dont j’ai toujours réellement admiré l’à propos et le courage (l’inconscience ?) se cache la lâcheté  et la malhonnêteté de nombreux ecclésiastes qui furent complices de son assassinat. Oh, elle au moins fut plus vite réhabilitée (25 ans) que ce pauvre Galilée (400 ans avant la repentance de l’Eglise!) ou que Giordano Bruno (jamais réhabilité mais bel et bien brûlé), quant à Copernic plus prudent, il avait lui pris le soin de cacher l’essentiel de ses travaux astronomiques jusqu’à sa mort (ce qui ne protège pas de la mise à l’index). Il faut dire qu’ils furent poursuivis pour des idées très pertinentes, qualifiées d’hérétiques, pas pour des voix et des visions religieuses. Le méchant de l’histoire de Jeanne ? Le brillant Charles VII, passé à la postérité pour un couard, un incompétent et un lâcheur dans l’imaginaire collectif, lui qui a su lancer la construction de la France « moderne », centralisée. Bref quasiment la nation (à un petit anachronisme près).

Oserais-je m’attaquer à Jeanne elle-même ? Diantre non, moi qui fût si triste de voir que seul Le Pen la célébrait tandis que les politiques, pour le coup réellement couards, n’osaient pas lui reconnaître de vertus, de peur d’être associés au vilain borgne ou plus stupidement s’en défiaient par un jeu très français qui veut que l’on détruise consciencieusement tous nos symboles, y compris les plus positifs, qui font l’identité nationale. Un mythe ? Bien sûr ! Mais quel beau mythe. Même si je préfère celui de Socrate, tué par la médiocre volonté du peuple et de leurs représentants… J’aime cette histoire de pucelle courageuse offrant son corps à la France… Enfin de jeune femme plutôt car pourquoi pucelle ? On s’en bat les c… de son passé sentimental (enfin à l’époque  personne n’avait cet avis, il faut remettre dans le contexte). Le côté pucelle me dérange un peu, pas tant le fait qu’elle le fût mais que cela ait de l’importance dans son histoire. Cela porte en germe tous les jugements moraux et la pression sociale pesant depuis des siècles sur les femmes et est un beau symbole de ce que doit être une femme admirable : courageuse, prête au sacrifice d’un corps qui n’est pas vraiment à elle mais à la France et à ce titre non « souillée », donc vierge. J’emmerde les milliards (et je n’exagère pas) d’hommes et malheureusement aussi de femmes qui pensent comme cela à travers le monde encore aujourd’hui.

Je t’aime ma Jeanne repose en paix, ta personne elle m’inspire un respect sans borne.