Bref, « Il était si gentil » ce Nordine Amrani…

qu'est-ce qu'une tête de gentil?

On a toujours l’air gentil pour nos proches, mais pas sur les photos d’identité

On l’entend souvent cette expression à la con lors d’un massacre ou d’un crime particulièrement odieux. De parfaits inconnus, parfois des proches, font souvent une réponse idiote à une question qui ne l’est pas moins … Les medias aiment de plus en plus les reportages, les images de terrain avec de vrais gens dedans, cela évite les véritables enquêtes (longues) et cela a le mérite de remplir le temps d’antenne (économique) avec de la proximité (c’est vendeur) : que des avantages ! Heureusement Nordine Amrani avait une tare visible : il aimait les armes mais… ah non ! Tiens ! Ce n’était pas à cause de cela que c’était devenu un criminel mais à cause de la marijuana et du sexe (les armes c’est venu après apparemment, beau tiercé gagnant). Pourtant les fumeurs de marijuana que je connais sont si gentils… même s’ils sont un peu éteints.

Bref Nordine Amrani n’avait pas la tête de l’emploi contrairement à tant d’autres. C’est un peu comme notre gentil Badu, mais si ce gentil Indien (un vrai, d’Inde) mort d’avoir été agressé par un méchant délinquant et dont la culture est si riche (c’est bien vrai), si tolérante (euh…) dixit notre ministre de la culture, l’autre Mitterrand. Une question cependant, on parle bien de cette culture dans laquelle encore aujourd’hui l’on tue les nourrissons féminins, qui reconnaît des castes avec ses sous-hommes, qui fait la chasse aux chrétiens et rase des mosquées avec tout ce qu’il y a dedans (humains compris) ? Non je plaisante j’adore l’Inde et sa passionnante culture, mais ce genre de vision angélique est assez amusante ! D’ailleurs Badu a depuis pris des airs de coupable.

Un gentil c’est un type discret qui se tait et sourit parfois à ses voisins (futures victimes?) et surtout qui évite la phrase méchante ou les écarts de langage. En clair c’est celui qui se fond dans la masse. Bon d’accord Nordine Amrani avait une tête d’Arabe (ou de moyen-oriental en tout cas) et un nom bizarre mais cela veut juste dire, dans un réflexe pavlovien, que pour certains c’était un suspect permanent, pour d’autres une victime de la société. Un peu comme Anders Behring Breivik à Oslo qui lui est un bon gros méchant raciste, donc forcément un assassin potentiel pour les uns, un taré qui ne dit pas que des conneries (bien qu’un peu délirant tout de même) pour les autres. Reste qu’il avait une bonne tête Anders Behring Breivik. Enfin oui et non… depuis Abba, j’ai toujours un peu flippé face aux grands blonds aux yeux translucides, mais c’est très perso et loin de moi l’idée de fustiger tous les grands blonds aux yeux translucides, surtout si ce sont des grandes blondes…

Dans tous les cas, on range les méchants dans des cases rassurantes celle des « pas nous », alors le « il avait l’air gentil » forcément ça fait presque autant flipper que les meurtres eux-mêmes. Mes préférés ce sont les assassins-violeurs et/ou pédophiles. Ils ont toujours l’air gentil ceux là, sauf après un mois de procès où ils ont enfin la sale gueule de l’emploi. Avez-vous remarqué que la plupart du temps si vous êtes accusé de viol mieux vaut prendre un avocat féminin et si c’est un crime raciste, un avocat au nom délicieusement exotique ? C’est qu’il faut compenser l’image de « pas gentil » donné par la presse ou le procureur.

Après, la gueule de l’emploi dépend beaucoup du lieu de résidence, à l’image de ce Gaulois agressé dans un quartier cosmopolite et qui tenta de se réfugier sous la protection de la police avant que des membres de la communauté dominante du dit  lieu ne lui tombent dessus. Cette attitude cavalière lui valut la question fatidique du chef (le plus petit avec le plus de sardines sur l’épaule) des membres des forces de l’ordre: « mais que leur avez vous fait, ils n’ont pas l’air méchant, vous les avez excités. » Lâcheté ordinaire ou réflexe pavlovien face à un visage angoissé, donc stressant, donc limite « pas gentil », au milieu d’autres remplis de l’apaisement que donne l’assurance qu’à 15 contre 1 la partie va être tranquille ?

Bref, arrêtons tous les « airs gentils » et je me sentirais enfin plus en sécurité

Repenser la laïcité, c’est-à-dire la détruire… Sale journée pour un picnic (golgota)

les religieux repassent partout à l'offensive

christianophobie, islamophobie, conneriephobie

Les Chrétiens passent à l’offensive pour ne pas se laisser distancer par les Musulmans dans la surenchère intolérante et la censure. Déjà, en juin à Venise, le cardinal Scola a appelé, en échos à de nombreux autre responsables religieux ces dernières années, à repenser la laïcité. Qu’est-ce donc que ce programme digne de la novlangue de George Orwell ? Quelles en sont les implications ? Accepter de se faire dicter notre conduite publique par les religieux ? Permette aux religions de redéfinir l’action publique et législative ? Puis rendre le traitement judiciaire conforme à l’esprit religieux puis enfin reformer les esprits et les embrigader dans telle ou telle religion ? C’est amusant, en ce moment, responsables catholiques, protestants et musulmans n’arrêtent pas de se réunir pour repenser la laïcité au nom de la lutte contre la christianophobie, l’islamophobie et de la « tolérance » religeuse…  Les Juifs semblent plus discrets, on leur a déjà fait le coup trop de fois de « redéfinir » la place des religions dans la vie quotidienne. Cela c’est souvent mal terminé pour eux !

Ce cher cardinal parle  avec douceur mais émet tout de même un avis surréaliste : la séparation de la religion et de l’état doit être plus « souple ».  Le retour à la théocratie mais en douceur alors ?  Il n’est qu’à voir l’exemple de tolérance religieuse et d’ouverture aux autres croyances (dont l’athéisme) que donnent ces pays qui ont déclaré ou gardé une religion d’état. Les autres religions sont souvent doucement poussées vers la sortie (ou la prison), quant aux laïcs, eh bien, ils n’existent plus par définition.

On les voit venir de loin nos chers docteurs de la foi : La « tolérance » en novlangue signifie « l’interdiction de blasphème » ; le « respect » signifie « la restriction des libertés individuelles » pour vivre en conformité avec les préceptes religieux. La « femme nouvelle» retourne à ce vieux principe : « casse toi de là, ferme ta gueule, fais des enfants, tiens la maison, et va à la piscine à des horaires différents des hommes, salope tentatrice qui nous a fait perdre l’Eden» ; la « biologie » est remplacée par « on ne touche pas à l’œuvre du créateur » et la « liberté de penser » est désormais synonyme de « liberté de vivre sa foi » plus connu sous le principe « sus aux païens et aux athées ».

Les théologiens maghrébins du printemps arabe sont du coup en bonne voie, de même que nos « traditionalistes » chrétiens en lutte contre la christianophobie et le blasphème des pièces «Golgota Picnic » ou « Sur le concept du visage du fils de dieu ». Ah la joie de suivre la liberté telle que définie par les bigots… merci mes frères on connait déjà, cela ne fonctionne jamais.

Eh ! Cher cardinal, vos semblable nous ont brûlé et massacré au nom de la foi et surtout contre la liberté d’opinion, pourtant on vous la laisse votre religion mais à une condition pourtant simple : qu’elle reste chez vous et ne déborde pas dans l’espace public. La laïcité c’est ça justement : la liberté de penser et d’agir dans son espace privé sans imposer ses principes religieux à son voisin. Quand un spectacle me déplait je n’y vais pas, au plus je le déclare nul et idiot, point final.

Va de retro cardinal!

Putes: salopes ou victimes? Cochez la bonne case

quel statut pour la prostituée

la "pute" a de tout temps dérangé la bonne morale

Comme me disait mon prof de philo paraphrasant pour le coup un auteur contemporain, Jacques Brel, « la pute c’est celle qui se fait payer avant, les autres femmes se font payer après »… Un brin provocateur il ajoutait dans un parfait syllogisme « donc vos mères sont toutes des putes… » histoire surtout de réveiller une classe d’adolescents abrutis persuadés de tout connaître sur tout mais surtout adeptes du prêt-à-penser.

Aujourd’hui le parlement part en croisade contre la prostitution sous un nouvel angle. Après avoir fustigé les putes, le nouveau parangon est de les voir comme des victimes. Ce positionnement moral pose un problème dans la poursuite de leur harcèlement réinitié par Nicolas Sarkozy alors ministre de l’intérieur. Désormais on se donne bonne conscience en s’attaquant aux clients pour les « responsabiliser », bref les foutre en tôle ou les faire payer deux fois, via une future loi morale.

C’est beau, c’est con, c’est contre productif. Encore une fois cela va renforcer le caractère sous terrain du phénomène, favorisant les réseaux mafieux. On appelle cela les prophéties auto réalisatrices. Il a été dit, ce qui est (ou était) faux, que l’immense majorité des prostituées appartenait à des réseaux mafieux hyper organisés. Certains quartiers de grandes villes avaient les deux réalités en fonctionnement : les indépendantes et les autres (petits et gros réseaux). La police les a toutes poursuivies favorisant les mieux organisées, celles en gros réseaux que les souteneurs font tourner ailleurs dès qu’elles sont repérées. Les petits réseaux ont laissé place aux grands, mieux armés contre la police et la justice. Les femmes ont été encore plus maltraitées. Bravo !

La prostitution n’est pas une fatalité entendons-nous de tous côté… c’est beau comme un discours de miss France mais c’est juste une ânerie. Même dans des pays où la femme est réduite en esclavage domestique et sexuel les mâles s’en trouvent de nouvelles avec parfois la complicité des autorités religieuses à l’instar de ces hypocrites mariages temporaires qui permettent de rester en règle avec dieu… Quant aux Suédois répressifs dont on nous rebat les oreilles, ils vont consommer dans des pays moins regardants… Enfin les prostituées utilisent d’autres méthodes comme les petites annonces pour recruter ce qui  permet de dire -à tort- que la répression donnent des résultats. Non, la prostitution est juste moins visible.

Et au final on retombe sur les vieux réflexes : la morale et le jugement  commun deviennent lois coercitives et chacun décide ce que la femme doit faire de son corps, une forme classique et traditionnelle de contrôle. Fût-il plus grave de dénoncer un Juif ou son voisin ou de coucher avec l’occupant allemand en 1940? Le « bon » sens populaire a tranché en 1945 en laissant s’échapper la majorité des vrais coupables (compensé par le lynchage de certains) et en persécutant les femmes même justes soupçonnées d’avoir fleurté… Le message est clair: « Ton corps appartient à la nation et à la communauté, salope, car tu détiens le pouvoir d’enfanter  nos successeurs. » Madame Badinter a raison de condamner  le jugement et surtout la volonté de légiférer encore et toujours sur le sujet. Si une femme veut gagner en trois jours ce que gagne une caissière en un mois qui a le droit de lui interdire ? On peut le regretter, ne pas l’approuver, ne le souhaiter à personne mais l’interdire c’est imposer notre vision morale avec l’excuse de la « défense » de la femme. C’est amusant c’est presque le même argumentaire utilisé par les fondamentalistes pour séquestrer leurs femmes qu’ils « respectent » tellement qu’ils les mettent sous bulle pour  -parfois- les violer tranquille et surtout en règle avec la communauté et dieu. Le moteur de la prostitution est la frustration sexuelle due à divers facteurs mais dont le principal est le poids de la morale sur l’acte sexuel.

Comment supprimer  la prostitution? Supprimons la dictature morale, culturelle et religieuse ou au minimum, réduisons aux interdits fondamentaux (pas de sexe avec les enfants, pas de sexe  avec violence par exemple) et là on progressera. Même si certains clients auront toujours besoin d’extérioriser leurs fantasmes d’écolières violées avec une professionnelle…

La religion remet -enfin- les femmes à leurs places… au choix: pute, sainte ou cachée

morale et religion contre le corps de la femme

Charlie le Mindu ose le défilé sur le thème de la burka revisitée

Que représentent les femmes dans l’imaginaire collectif ? Vaste sujet ! Mais pour nombre de religieux elles sont surtout la représentation de leur perversion sexuelle profonde et affligeante. Chosifiée, la femme devient un objet (certes précieux), clairement identifiée comme une moitié d’homme par la charia, un progrès au VIIe siècle probablement… Au moins l’Islam lui reconnaît-elle un statut, c’est parfois pire dans d’autres religions.

La femme donc, cette salope mi-pute, mi-soumise qui ne pense qu’à provoquer l’homme ou est une sainte allant jusqu’à enfanter vierge chez nos amis catholiques (des centaines de milliers d’humains sont morts pour avoir osé douter de cette évidence), était au cœur de l’actualité égyptienne depuis des mois avant la « révolution ». Les nouveaux robins des bois musulmans, les gravissimes salafistes s’étaient mis en tête de sauver des femmes. Mais pas n’importe lesquelles, des chrétiennes coptes. Enfin justement plus des chrétiennes mais des converties à l’Islam, du moins c’est eux qui le disent.

Depuis des mois et bientôt des années c’est la même légende urbaine qui ressort : de pauvres femmes touchées par la foi d’Allah sont séquestrées par des méchants coptes et ne peuvent rejoindre l’umma. Aux armes ! Ces défenseurs bien connus des droits de femmes à disposer d’elles-mêmes se sont longtemps émus de cette situation auprès des autorités égyptiennes, bien connues pour leur tolérance envers les coptes (enfin, mieux vaut être copte qu’un sale  homosexuel perverti). Devant leur inaction nos nouveaux héros s’attaquent eux-mêmes à ses infidèles mécréants, ces suppôts des croisés occidentaux… L’intelligence appelant l’intelligence, après avoir été persécutés sous l’œil très distant de la police puis s’être fait un peu tués, les coptes sont descendus au niveau de leurs agresseurs paranos lors de heurts inter confessionnels  au Caire le 8 mai 2011.  Nos braves salafistes, apparemment aidés –oh surprise !- d’anciens hommes de main de Moubarak, ont cependant pu remporter un lot de consolation en brûlant deux églises puis quelques autres depuis la « libération » de l’Egypte, histoire de ne pas perdre la main.

L’affront n’est donc pas resté impuni car pour une fois les agresseurs avaient eu plus de tués que les agressés -6 salafistes contre 4 coptes- mais le match retour- le 9 octobre dernier- a été sanglant sous les balles et les chenilles de l’Armée, au moins 25 coptes massacrés. Une enquête est en cours… probablement pour voir  s’ils n’ont pas fait exprès de se jeter sur les balles et sous les roues des blindés.

Comme me disait, il y a quelque temps un camarade égyptien, « heureusement vous les Français vous n’aimez pas les juifs et au moins vous êtes chrétiens. » Un moindre mal donc…car nos amis juifs aussi sont parfois amusants dans leur rapport avec les femmes à l’instar de cette surréaliste photo publiée par der Tzitung (journal de la communauté ultra orthodoxe hassidim de New York). Les femmes, dont la si sensuelle Hillary Clinton, avaient été supprimées de la fameuse image du groupe de crise d’Obama suivant en direct l’élimination du bisounours Ben Laden.

Ils appellent cela de la pudeur, cela a un autre mot : la bêtise.

Liberté, religion, intolérance, le nouveau triptyque du printemps arabe ?

la laïcité protége les religions, les religions s'emploient à détruire la laïcité...

un beau rêve vite calmé de tolérance et d'ouverture

Quel bonheur que les peuples éclairés en marche et surtout quelle prévisibilité dans leur permanence historique à revendiquer leur liberté retrouvée en préparant la fin de celle des « autres » voire les leurs ! Il y a quelques mois, je titrais sur l’éventuelle confiscation du printemps arabe par les islamistes. Ces chantres d’intolérance ont bien compris comment rassurer ceux qui ne demandent qu’à fermer les yeux. La liberté s’appuiera sur l’Islam et forcément sur le Coran mais ne vous inquiétiez pas braves gens. C’est vrai pourquoi s’inquiéter ?

Prenons les premiers gagnants, les Tunisiens, ils donnent le pouvoir à Ennahdha, des modérés. Ouf ! Pas grand chose à dire sur la modernisation des institutions ou le volet économique de leur programme, c’est beau, parfois juste, souvent populiste, comme pour les autres partis non religieux, avec juste une petite touche de banque islamique de bon aloi et de purification des influences culturelles néfastes étrangères –notamment française- qui plaira aux nationalistes. Le tout au nom d’Allah le clément et le miséricordieux (c’est beau comme un serment de président américain). Pas d’allusion à une interprétation des lois conformément à la charia, quoique… peu ont relevé de petites phrases sympas comme : « L’islam constitue un référentiel fondamental et modéré qui est en interaction, par le biais de l’effort d’interprétation et d’application (ijtihâd), avec toute expérience humaine dont l’utilité est avérée. » ouf ! Il y a le mot « modéré » mais n’oublions pas de lire le début ! Mais bon, espérons que le double langage coutumier des islamistes sera mis entre parenthèse. Une députée a commencé l’effort de clarification de ce qu’est la modération pour les  islamistes en expliquant ainsi que les mères célibataires, honteusement tolérées ailleurs, n’ont pas lieu d’être… on attend la suite. L’exemple turc nous dit-on? Oui, mais n’oublions pas non plus une différence fondamentale : la constitution laïque a précédé l’arrivée des islamistes en Turquie, ralentissant une trop forte dérive religieuse.

Les Egyptiens sont eux plus clairs, la chasse aux coptes, jusqu’alors larvée est désormais ouverte à tous et plus réservée à quelques privilégiés tels les salafistes, même l’armée s’y met et une partie de la presse parle des agressions que ces pauvres militaires ont eu à subir des méchants chrétiens, agents de l’étranger (sionistes ou croisés, à vous de choisir). Ca sent le bourrage de crâne pré-pogrom, c’est du déjà vu au cours des siècles. L’accueil réservé au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, par les militants des frères musulmans, enthousiastes puis plus froids lorsqu’il a évoqué la compatibilité entre laïcité et islam n’est pas rassurante. D’un autre côté la Turquie qui a massacré et/ou expulsé 95% de ses chrétiens et ne l’admet toujours pas n’a pas de leçon à donner, sauf peut être pour purger l’Egypte de ses traîtres de coptes ou pour expliquer comment enfermer –légalement- les journalistes qui pensent et écrivent mal? Pour l’Egypte, la liberté et la tolérance sont en bonne voie, les salafistes talonnant les « moins » extrémistes Frères Musulmans…

Enfin tout va bien en Libye où, avec modération, la charia sera prise comme référence pour le fonctionnement du nouvel état et qu’un fou sanguinaire a été torturé et massacré aux cris d’ « Allah Akbar ». A la place de Dieu (mince un blasphème je risque gros désormais) je me sentirais un peu las face à tant « d’amour ». Il n’y a plus qu’une chose à ajouter : jusqu’ici tout va bien… Même si, comme le dirait notre chère Jeannette Bougrab, secrétaire d’état à la jeunesse «Je ne connais pas d’islamisme modéré, il n’y a pas de charia light » Rien à ajouter.

Les religieux islamistes vont-ils confisquer le printemps arabe ?

cassandre seule contre tous, hommes, dieux et religieux

Cassandre ou la malédiction d'avoir raison avant tout le monde et de n'être pas écouté.

(Texte écrit en mai 2011, parfois je déteste avoir raison !)

Enthousiastes, tous les « idiots utiles » sans culture historique mais débordant de croyances rousseauistes  en la bonté naturelle de l’homme, se sont exclamés lors du  printemps arabe : « Vous voyez bien que les Arabes sont bien plus intelligents et ouverts à la démocratie que les cassandres ne le disent » Sauf que la question n’est pas dans capacité des Arabes à intégrer la démocratie, ce débat étant en soi légèrement offensant. Non, la vraie question est dans le pouvoir de nuisance des islamistes, y compris les soit-disant modérés, et dans leur volonté de ne pas abandonner l’ingérence du Coran et des hadith dans la gestion du quotidien.

Par ailleurs, personne ne s’est souvenu du drame algérien ? L’imaginaire collectif ne retient que ce qui l’arrange. Efficacement cornaquée par les imams (et lasse de la corruption des militaires) la population algérienne a –virtuellement du moins- porté les islamistes au pouvoir via les urnes avant le coup d’état militaire en 1991. Est-il si stupide de craindre un peu le développement de la situation en Egypte ou en Tunisie ? Avant de chuter, le gouvernement égyptien ne cessait de donner des gages aux courants de l’Islam le plus rétrograde afin de gagner en popularité. De son côté, Ben Ali est resté relativement sur ses positions laïques en Tunisie mais les religieux de tout poil n’ont pas l’intention de laisser s’installer une véritable république laïque.

Profitant de l’anarchie (et de l’arrêt de la répression qui les visait…)  les islamistes relèvent la tête et surtout commencent leurs prédications, euh… pardon, leur campagne en vue des élections. Les mouvements non religieux semblent majoritaires mais l’anarchie a de tout temps servi les petits groupes extrémistes déterminés. Les islamistes pseudo-modérés du mouvement de Ghannouchi se souviennent de certaines des leçons du prophète : en terrain hostile avance masqué et tient le double langage. Ce n’est pas un mensonge, car par sa noble finalité dieu l’approuve ! Mieux, le leader islamiste s’attaque directement aux laïcs en les comparant à des terroristes comme Ben Laden, amusant retournement assez classique et rodé dans la bouche des « islamistes modérés » tel frère Tariq. Petite question à ces messieurs : peut-on faire un bilan du nombre de personnes assassinées depuis, allez restons simple, dix ans, par des fatwas émises par des laïcs ? Après comparons à ceux assassinés par les obscurantistes religieux de toutes confessions…  Toujours en Tunisie, un leader socialiste laïque, Moncef Marzouki a été accueilli en janvier dernier par une foule enthousiaste -mais peu dense- à quelques violents militants islamistes près qui l’ont conspué. Rached Gannouchi, quelques jours plus tard, a été accueilli par une foule enthousiaste très compacte et bien encadrée aux cris de « allah-akbar »… C’est « amusant » cela me rappelle un autre événement historique occulté chez nos « idiots utiles », la révolution iranienne en 1979 avant que l’Ayatollah Rhomeini ne fasse arrêter et/ou exécuter les révolutionnaires laïcs. La Tunisie n’est pas l’Iran, Gannouchi n’est pas Rhomeini mais le parallèle est suffisamment intéressant pour être au moins évoqué.

Heureusement l’Histoire ne se répète jamais… mais elle bégaie (citation apocryphe de saint Karl Marx). Et puis Cassandre avait toujours raison, c’était sa malédiction… divine.