A raciste, raciste et demi, petit essai xénophobe

Désigner des bouc émissaires, l'une des bases du racisme!

Lutter contre toutes les intolérances, surtout les siennes

Le politiquement correct et l’abus de paraboles tuent la pensée, mais la méthode la plus efficace depuis toujours pour éteindre la réflexion est l’élimination des mots qui fâchent ou le changement de leur sens. Par exemple en France on ne dit plus « clandestin », trop stigmatisant,  mais « sans papier » ce qui n’a subtilement pas le même sens. Dans un cas nous avons un quasi  « délinquant » en délicatesse avec le pays hôte, dans le second cas c’est plutôt le pays hôte qui est en faute en empêchant pour des raisons purement mesquines et/ou administratives, l’obtention d’un simple petit papier qui résout tout.

Je pense que bientôt on ne pourra plus dire « handicapé » non plus car après la justifiée lutte –et qui est loin d’être achevée- pour que les « personnes à mobilité réduite » par exemple puissent enfin se déplacer, on voit naître un mouvement intéressant qui revendique l’absence de différence en niant le handicap et qualifiant les handicapés de gens ayant simplement une vie « normale », ce qui est un non-sens. Un magnifique déni de réalité cher docteur Freud.

On connaissait déjà le mot « respect » utilisé à tout va pour remplacer celui de « censure », l’affaire Charlie Hebdo avec ses soi-disant attaques fustigeant l’Islam sont là pour éclairer le phénomène. La chronologie des faits est à ce titre édifiante dans ce qu’elle montre l’évolution des mentalités. En 2006 ce fut l’un des seuls journaux à avoir le courage de dire merde aux censeurs en publiant les caricatures (avec une relative mesure et une subtilité qui sont rares pour cet hebdo). A l’époque, il eut le soutien des intellectuels avec un bémol qui revenait en gros à dire « ne fustigeons pas » et « on ne va pas mourir pour des dessins ». Au niveau de la vox populi ce furent des manifestations contre cet hebdo et peu de soutien de la majorité silencieuse ou quasi indifférence. Enfin en point d’orgue, les inadmissibles excuses internationales du garant de nos institutions, le Président Jacques Chirac, reniant au passage tout ce qui ce qui restait de la liberté d’opinion et d’expression en France, du moins sur le fait religieux.

En 2011: couverture très soft de Charlie toujours sur Mahomet, les soutiens se font plus lâches (dans tous les sens du terme) et l’on ose à peine dénoncer les vrais coupables, ceux qui commettent des actes de violences pour contraindre les journalistes et les caricaturistes à se taire. Au niveau de mon expérience personnel, ce fut l’attaque virtuelle contre mon blog, sa destruction et l’anathème de mon hébergeur pour avoir osé soutenir Charlie et, comble de la provocation, avoir appelé les Musulmans de France à un sursaut républicain pour montrer que comme tous les autres Français, ils croyaient dans les valeurs de la République. Apparemment un « appel à la responsabilité » de personnes que je considère comme mes concitoyens et presque mes frères c’est dangereusement extrémiste comme position. Il faut dire que j’avais poussé loin la provocation en relayant les propos de certaines personnalités de l’umma pour compter les vrais démocrates, et il y en avait… pas beaucoup, mais il y en avait !

2012 l’apothéose, Charlie est lâché de tous les intellectuels bien pensants convertis sinon à l’Islam du moins à la censure pour la bonne cause et au respect universel tel que le demande l’OCI (organisation de la coopération islamique) : le fameux « morts aux blasphémateurs» transformé pour l’occasion en « stop à l’intolérance et à la haine religieuse ». Tout est dans les mots. On vous tue ou on vous emprisonne au nom du respect et de la tolérance, c’est beau comme du George Orwell !

Autre sujet contigu sensible et pourtant si mal connu : le racisme. « Raciste » est l’équivalant moderne de l’anathème en vogue jusque dans les années 80 et désormais un peu désuet, le fameux: « facho ». C’est une étiquette pratique permettant de bien répartir les interlocuteurs dans  les cases des gentils et des méchants. Attention, l’actualité nous montre cependant que tous les racismes ne se valent pas ! Encore une fois Orwell avait vu juste, tous les animaux sont égaux… mais certains sont plus égaux que d’autres. On pourrait croire qu’il est évident que toutes les « races » peuvent en être victimes. Eh bien non, depuis que les sociologues et une certaine intelligentsia ont décrété que le « racisme anti-blanc » -ou anti-français ou anti-gaulois je n’ai pas de préférence !- n’existait pas, si ce n’est dans les fantasmes odieux de l’extrême droite, la notion se doit  d’être utilisée avec parcimonie… ou mieux, pas du tout. L’extrême droite encore une fois n’en demandait pas tant ! Que l’on lui laisse en patûre les débats sur l’immigration, le racisme, certains problèmes sociaux, de même que le patriotisme et l’identité culturelle française, quels beaux cadeaux. La voilà hissée au rang d’unique défenderesse de sujets majeurs posant des problèmes de réflexion et ne pouvant être traité de façon manichéenne ! Et l’extrême droite ne se prive pas d’user de ce privilège pour jouer de son manichéisme à elle.

Enfin, les premiers responsables sont ceux qui ont banalisé mot « racisme ». Le raciste est-il celui qui croit en l’inégalité des races (plaçant la sienne au dessus bien sûr) ? Eh bien non, pas dans le langage courant. C’est aussi celui qui lors d’une dispute avec un membre d’une communauté visible (j’aime cette expression, elle est plus classe que « personne de couleur») dérape verbalement ou plus basiquement celui qui est d’une opinion différente sur des choix de société (vote des étrangers, droits et devoirs divers, condition d’acquisition de la nationalité) sans oublier celui qui sera pour l’expulsion des clandestins ou la réduction de l’immigration. On mélange aussi avec des notions proches comme « discrimination ». Discrimination = racisme, or, bien que souvent naturellement liées, ces notions sont différentes, sinon pourquoi plusieurs mots ? Du coup on a entendu certaines personnes de bonne foi déclarer que le racisme anti blanc n’existait pas car la communauté en question pouvait certes se faire agresser et certains blancs sont certes insultés avec des qualificatifs racistes mais que par contre ils n’étaient pas discriminés… Affligeant de faiblesse comme raisonnement. En gros, si l’on suit cette logique, chacun peux insulter et frapper  les membres d’une autre communauté, du moment qu’il ne fait pas de discrimination !

Malheureusement l’argument porte, même en justice, des plaintes pour agression et propos racistes n’aboutissent pas car la police ou les juges estiment que le délit n’est pas constitué (forcément le raciste est censé être blanc)… donc n’apparaissent pas dans les statistiques, donc n’existent pas pour les sociologues ! Je ne résiste pas à une magnifique perle entendue dans les rues de Paris dans la bouche d’un cycliste noir circulant à bicyclette et ayant percuté un piéton (blanc) sur un passage dit protégé : « dégage sale enculé de blanc raciste » Magnifique de bêtise crasse et pourtant si juste résumé de l’ânerie des raisonnements ambiants.

Le racisme donc… terme assez pourri en fait car il est trop large et n’a pas un sens commun, on lui préférera xénophobie qui a plus de sens est dont la construction étymologique même nous appelle à la réflexion. Peur de l’autre, l’autre au sens restreint, la race, ou l’autre au sens plus large, c’est-à-dire tout ce qui est extérieur à soi. Un trait qui est finalement non pas une déviance mais fait partie de la nature de l’homme. L’étranger (y compris le voisin) n’est pas un allié naturel. Après, la déviance apparait lorsque l’on n’apprend pas à lutter contre soi-même en se laissant entrainer par sa xénophobie sans s’ouvrir un peu à l’autre. Et, croyant en l’égalité des races, je crois que ce trait de caractère est universel ! Mais on peut continuer de se cacher derrière des mots ou les bannir pour fuir nos peurs ou nos faces sombres, pourtant seule la réflexion permet de prendre le bon recul, sur des bases saines. Par exemple se cacher derrière « personne de couleur » n’a aucun sens, nous avons tous une couleur, de même en décrivant quelqu’un le qualifier de « renoi » ou de black pour ne pas dire noir est idiot (même si marron serait par ailleurs plus juste !). Quant à blanc… vous en connaissez beaucoup vous des personnes naturellement blanches ?

Bon il me manque un paragraphe pour être rangé dans la petite case des pro-Zemmour donc pro-FN donc salaud (ah le bonheur des simplifications syllogiques). Voyons, parlons de la place de l’homme et de la femme. Du mâle occidental… bof, non trop alambiqué. Ah ! Ca y est j’ai trouvé, l’homosexualité et la famille ! Et puis non, ces histoires de pédé ça me gonfle. Et puis plus besoin d’aller plus loin j’ai déjà glissé un mauvais mot (pédé pour les aveugles euh pardon « mal voyants »), donc j’y suis dans ma case et pour 80% des lecteurs je n’ai plus aucune chance d’en sortir car ces 80% sont intellectuellement faibles dans leurs raisonnements (paresse ou juste limitation intellectuelle ?) et ont tendance à cataloguer certains pour mieux les attaquer ou les insulter.

Une façon de se laisser aller à leur xénophobie naturelle…

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6 Commentaires

  1. Florence Baumann

     /  octobre 3, 2012

    C’est tellement jouissif de lâcheté le : « un membre d’une communauté visible » !

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  2. Ah oui la lâcheté tu as bien raison… ce matin j’ai encore constaté ce que ce mot signifie. Une femme refoulée d’un wagon de fumeurs de shit pour avoir osé protester, personne ne bouge… sauf bibi comme d’hab! Du coup j’ai focalisé la violence de tous ces connards qui exigent du respect mais n’en ont pas pour les autres. Je les ai un peu décontenancé en leur demandant quel enseignement ils tiraient de l’oeuvre de Platon et de l’expérience de Socarte ainsi que des Lumières sur le vivre ensemble ce qui a augmenté leur agressivité. Insultes, bousculade mais pas de coups, il faut dire qu’à 25 contre 1 ils étaient forts et sûr d’eux attendant le « sale… » pour démarrer. Lâcheté donc du reste du wagon et mieux un petit blanc encravaté qui me demande de me taire car je le dérange. Il a pris pour les autres je l’ai briefé sur ses renoncements et ses lâchetées qu’il enrobe sous le qualificatif de « respect des autres ». Réponse SNCF en gare… « on sait ça dure depuis des années ils privatisent ce train TOUS LES JOURS », réponse de la police, « autre chose à foutre tant qu’il n’y a pas de blessés ». Et le plus drôle dans l’histoire c’est que ça c’est passé sur la ligne Meaux/Paris, la fameuse ville de Copé que tout le mode a traité de raciste pour ses propos sur les agressions et le non respects des Blancs. Ce n’est pas un fantasme d’extrême droite, c’est ce que je vis au quotidien. Merde aux donneurs de leçons!

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  3. Florence Baumann

     /  octobre 7, 2012

    Si tout le monde se lève comme toi, on finira par obtenir un pays apaisé et courtois.

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    • Sauf qu’aujourd’hui la lâcheté s’habille du masque du courage. Les lâches ont trouvé une nouvelle parade: ne rien faire est juste marquer le « courage » de sleurs opinions liées au « respect » de l’autre… Affligeante façon de rester immobile quand une femme se fait jetter car finalement elle l’a cherché, pourquoi ose-t-elle se plaindre et fustiger de pauvres jeunes gens rejetés de tous. Probablement sont-ce les mêmes courageux personnages qui lors d’un dîner mondain lachent un laconique « Le viol est inadmissible mais qu’a-t-elle été faire dans ce quartier en jupe et avec un décolté un peu trop profond. » Le respect ne fonctionne que dans un sens et est une excuse facile à la lâcheté. Je l’ai aussi constaté non « dans les quartiers » mais en région lorsque, face à d’inadmissibles attaque d’un Corse contre « les Français », j’ai ouvert ma bouche… On m’a expliqué qu’il faut respecter les cultures différentes… Respecter la connerie? C’est trop dur pour moi! Ca me blessait d’autant plus qu’une partie de ma famille étant en Corse quel était le message de ce soit-disant « respect »? Il était clair, les Corses arriérés ne peuvent être jugé selon nos critères.

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  4. Florence Baumann

     /  octobre 7, 2012

    pédé, femme de ménage, aveugle, handicapé, noir, arabe, gitan, ça fait du bien de dire des gros mots, bordel.

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    • Et puis les mots n’ont que le sens que l’on veut leur donner. Dans certains cas Arabe est une « insulte », la plupart du temps ce n’est qu’un terme qualifiant l’origine d’une personne ou d’une culture. « Pédé » c’est un peu connoté mais c’est comme « nègre » (là pour le coup c’est plus génant que noir qui ne veut pas dire grand chose d’autre que « personne à la peau noir »), tout dépend du contexte. Reste que « pédé » ou nègre » je ne l’ai jamais autant entendu que dans les bouches des sus-intéressés! « Femme de ménage » je ne comprends pas où est le problème en effet, ma grand mère l’était et n’en avait pas honte, aujourd’hui vu qu’elle travaillait chez des grands bourgeois on dirait probalement « dame de compagnie » pour faire classe. Tous les handicaps c’est pareil, c’est gonflant, les nier est une ânerie et conduit à faire n’importe quoi comme d’intégrer sans accompagnement adapté certains handicapées en classe « normale » (c’est à dire dans la norme), double risque: leur rejet ou des accidents comme ce gamin de 6 ans (de ma famille) en réanimation pour avoir été piétiné par de jeunes sourds ayant des problèmes comportementaux récurrents (violence). Quant à gitan, sur un CD ça fait vendre, dans une conversation ça fait raciste!

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