Abrutis de cyclistes !

un con à vélo et un con en voiture jouent aux cons, qui gagne?

L’automobiliste est plus dangereux du fait du poids de son véhicule

Nombre d’études sociologiques ou pseudo-sociologiques se sont penchées sur le cas de l’automobiliste. Abruti congénital enfermé dans une bulle, ce personnage habituellement normal devient un monstre ou au minimum régresse à un stade animal avec une défense acharnée de son territoire changeant de comportement une fois au volant… Vraiment ?

Le Parisien, sous-espèce de Français, est assez symptomatique des biais introduit dans toutes ces analyses. Non pas qu’il soit plus bête que la moyenne de ses concitoyens mais il évolue dans un environnement plus concentré, propice à l’utilisation de tous les modes de transports. Ainsi peut-on voir du Parisien sur vélo, à pied et en voiture, accessoirement en train et métro, un éclectisme intéressant et moins prononcé dans les autres villes de notre beau pays. Qu’observe-t-on alors au niveau de ces fameux changements de comportement?

A pied le sujet regarde souvent par terre (crottes de chien obligent) mais marche d’un pas décidé vers son destin, sûr de son bon droit, traversant les routes n’importe où, parfois, sur un passage piéton quand aucun de ces abrutis d’automobilistes ne s’arrêtent. Tour à tour méprisant ou agressif, il scrute l’ennemi, la voiture, conduite par le méchant automobiliste qu’il ne manque pas d’invectiver ou de sermonner lorsque qu’il ose ne pas anticiper les désirs de notre cher piéton tel que de décider d’aller au café en traversant la chaussée où bon lui semble, sans interrompre la discussion sur l’avenir du monde civilisé qu’il tenait à son camarade de randonnée. Parfois plus réfléchi et militant il ose s’engager, encore plus sûr de son bon droit, sur un passage piéton dit « protégé » lorsqu’une file de voiture a décrété de ne jamais interrompe sa course tel un ruban de fourmis rouges. Le droit protège, mais pas des lois de la physique, l’énergie en cause est ici régit par l’équation fort simple 1/2mv² soit environ 70 joules du côté du piéton contre environ 100 000 joules du côté de la voiture… Devinez qui gagne.

Le sujet prend parfois un Vélib (un vélo post soviétique de 50 kilos) pour échapper à la masse grouillante de la populace malodorante, mal élevée et horripilante qui hante les couloirs du métro, dont ces si vulgaires banlieusards ! Quelle liberté ressentie au guidon de la petite reine, rien ne l’arrête, ni feu rouge, ni ligne blanche, ni sens interdit (d’ailleurs désormais souvent interdit aux autres mais plus à lui, merci monsieur le maire), ni trottoir, ni passage piéton, ni piétons eux-mêmes qu’il vise avec constance et arrogance, ni voiture… ah si, là il s’arrête, soit au dernier moment en râlant sur ces abrutis d’automobilistes, soit sous les roues de l’un d’eux. Pourtant il est dans son droit le plus absolu, même écologiquement parlant il est supérieur à tout le monde, zéro émission de CO² ma brave dame !

Parfois le sujet prend une voiture et finalement poursuit ses petites habitudes mais avec comme différence fondamentale le fait de conduire un engin de plus d’une tonne. Le passage piéton devient accessoire, signalant juste qu’il faut faire attention car certains fous traversent à cet endroit sans regarder. D’autres piétons regardent mais oublient malgré tout de s’arrêter pour laisser passer la file de voitures, les inconscients ! Scénette vécue : une dame tranquille regarde bien puis s’avance doucement avec sa poussette quand un automobiliste dans son bon droit (c’est-à-dire roulant sous les 50 km/h comme le matraque la Sécurité Routière) percute la dite poussette. Conclusion, une rayure sur la voiture, un bébé… indemne (seul l’avant de la poussette étant en miettes) et un automobiliste essayant de calmer l’inconsciente hystérique par des phrases bien choisies « ben quoi il a rien le bébé » ou « vous êtes stupide ou quoi, vous n’avez pas vu que j’arrivais ? ». Mais la Parisienne en poussette adopte aussi parfois le type de comportement sus-décrit pour le piéton de base : traverser n’importe où. Seule différence, mais fondamentale, ne voyant pas les voitures car positionnée en retrait du fait de la poussette, son bébé devient son éclaireur. Scénette vécue : Une belle demoiselle jetant sa poussette sur la chaussée d’un air décidé, l’œil vif, la tête haute avec l’assurance de son bon droit. Une voiture roulant à bien… 30 km/h pile avec fracas pour éviter l’enfant… et le conducteur de se faire traiter d’assassin de danger public, de salaud !

Conclusion, l’abruti c’est l’autre mais en fait avant tout nous, par moment pour les meilleurs, en permanence malheureusement pour beaucoup, que ce soit à pied, en vélo ou en voiture. Et encore n’ai-je pas évoqué le cas de ces abrutis de motards sûrs de leur bon droit eux aussi lorsqu’ils lancent leurs slaloms géants en contre sens et/ou entre les voitures, à vitesse élevée… évitant ces abrutis d’automobilistes. Ah tiens si, finalement, un consensus se dégage, l’abruti c’est bien l’autre mais avant tout l’automobiliste.

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